Protection des données informatiques : pour Tim Cook, l’autorégulation ne fonctionne pas pour la confidentialité

Fervent défenseur de la dérégulation des marchés à commencer par celui d’Internet, Tim Cook, le big boss d’Apple, reconnaît que la protection des données informatiques est un réel enjeu. A ce titre, la mise en place aux États-Unis d’un dispositif similaire au RGPD européen lui paraît à terme inévitable.

 

Protection des données informatiques : la marche arrière de Tim Cook

On a beau être le patron de l’une des firmes les plus puissantes au monde, être un ardent défenseur de pratiques ultra libérales, du marché libre et de l’autorégulation et se rendre compte des limites du système. Tim Cook, le patron d’Apple en fait l’aveu.

Pour l’homme, la régulation des données personnelles est un défi, une obligation à laquelle les GAFA et toutes les autres entreprises de l’écosystème digital US doivent dorénavant faire face.

En début d’année 2018, le scandale de la fuite des données du dossier Facebook / Cambridge Analytica a contraint l’homme d’affaires à revoir doucement mais sûrement ses positions. Pour rappel, plus de 87 millions de données personnelles de Facebook ont fuité et ont été recueillies par Cambridge Analytica qui s’en serait servi pour influencer les votes d’électeurs lors des dernières élections présidentielles américaines. A l’époque, Tim Cook n’en démordait pas, pour lui, « la meilleure régulation, c’est l’absence de régulation ». Une formule toute faite que le CEO d’Apple complétait quelques temps plus tard par l’affirmation de ne pas être un « grand partisan de la réglementation ». Mais face aux limites du système, face à ses dérives et face aux risques qui pèsent sur la protection des données informatiques et sur la confidentialité des données, Tim Cook a admis que « le marché libre ne fonctionne pas ».

 

Vers un RGPD américain ?

En vigueur depuis mai 2018 dans toute l’Union Européenne, le RGPD – Règlement Général de Protection des Données –, est vu comme un frein économique et technologique de la part des entrepreneurs US. Tim Cook de même que Gary Shapiro, le patron du CES Las Vegas, le jugent foncièrement contre-productif. Gary Shapiro estimait dans une interview accordée à la presse que le RGPD allait coûter cher à l’Europe, cher à ses entreprises. Aux États-Unis, aucune loi similaire n’existe à l’échelle nationale, seule la Californie a fait passer sa propre loi.

Pour Tim Cook cependant, la création d’une loi proche, semblable ou sinon adaptée au contexte américain ne fait plus aucun doute. Les enjeux en termes de protection des données sont tels que les États-Unis ne pourront plus continuer de la sorte sans y avoir recours. Le CEO d’Apple affirme même à présent que les protection des données personnelles est désormais incontournable aux États-Unis.  L’autorégulation ne fonctionne pas. Aussi, il apparaît « inévitable qu’il y ait un certain niveau de réglementation “. Il prédit d’ailleurs que ” le Congrès et l’administration vont un jour passer quelque chose “.

 

Les États-Unis vont-ils vers la mise en place d’une loi proche voire identique au RGPD européen ? Pour Tim Cook, la réponse est claire : oui.